La foudre, une énergie durable ?

La foudre, une énergie durable ?

Que se passe-t-il quand la foudre tombe ?

II - Que se passe-t-il quand la foudre tombe ?

 

La vidéo ci-dessous, issue de mon travail personnel lors d’une visite au Palais de la Découverte à Paris, montre une expérience qui reproduit le phénomène de foudre. Le plateau inférieur, représentant le sol terrestre, est relié à la borne positive d’un générateur de courant électrique de 350 000 V (cathode) ; il charge positivement les petites boules en aluminium qui sont déposées dessus et qui illustrent les chargent positives du champ terrestre. La sphère située quelques centimètres au-dessus du plateau représente la base d’un cumulonimbus ; elle est reliée à la borne négative du générateur. Elle attire donc les boules d’aluminium (charges positives) vers elle (charges négatives). Les échanges de charges entre ces deux surfaces apparaissent visuellement sous la forme d’éclairs reliant la sphère au plateau.

 

 

 

a. Les différentes formes de la foudre

Eclairs intra et inter-nuages

 

Les éclairs intra et inter-nuages se forment lorsque la différence de potentiel est suffisamment grande entre le sommet, le centre et la base de l’orage. L'air entre ces différents niveaux n'est alors plus assez isolant, il devient donc conducteur électrique et un claquage se produit. La foudre générée peut se produire entre les différentes parties du nuage ou entre des nuages voisins.

 

Comme ces couches sont plus près en général les unes des autres qu'elles ne le sont du sol, ce genre d'éclairs sera le premier à se produire. À mesure que l'orage prend de l'extension verticale et que le potentiel augmente, la foudre nuage-sol prendra le dessus sans jamais être la seule. Le changement de proportion entre le type inter/intra-nuageux et nuage-sol est donc une indication du stade de développement du cumulonimbus.

 

Eclair intra-nuageux.jpg

Eclair intra-nuageux à Toulouse

 

Eclairs nuage-sol

 

Il existe deux types de foudre nuage-sol, soit descendant (sommet du nuage vers le sol) et ascendant (sol vers base du nuage) :

  • Le type descendant est le plus fréquent mais un basculement de ce type vers le type ascendant est souvent indicatif de temps violent car le nuage est alors particulièrement développé ;

 Eclair nuage-sol.jpg

Eclair nuage-sol à Dardilly

 

  • Le type ascendant est le plus fréquent dans le cas de coup de foudre sur des structures de grande hauteur (tour, pylône). Il se produit également souvent à l'avant du nuage proprement dit, jusqu'à 40 kilomètres du nuage. Un tel phénomène peut surprendre les gens qui se pensent à l'abri en voyant l'orage dans le lointain (un coup de tonnerre dans un ciel serein).

 

Foudre en boule

 

    La foudre en boule est un phénomène se produisant parfois à l'impact (dans de très rares cas, avant). Elle se présente en règle générale sous la forme d'une sphère lumineuse de taille variable (de l'ordre du centimètre à plusieurs dizaines de centimètres de diamètre).

    Foudre en boule.jpg

    Les observations rapportent différentes couleurs (blanc, rougeâtre, parfois jaune, etc.) et une durée de vie très différente selon les cas, mais le plus souvent tout au plus quelques secondes. Encore aujourd'hui, les connaissances à son sujet sont assez fragmentaires. Il a été tenté de nombreuses fois de la reproduire en laboratoire, sans toutefois apporter d'explication définitive au phénomène. Les premières « boules de feu » artificielles auraient été créées par des scientifiques brésiliens de cette façon :

    1. Un arc électrique créé entre deux électrodes vaporise du silicium pur.
    2. En se refroidissant, le nuage de silicium se contracte.
    3. Le silicium se combine à l'oxygène de l'air. La réaction chimique dégage de l'énergie donnant une température estimée de 1 700 °C à ces boules de feu qui tournent généralement sur elles-mêmes juste au-dessus du sol puis disparaissent.

                                                                                                                                                                                         

    Foudre en boule à la Nouvelle-Orléans (USA) en 2012                    

     

    Foudre volcanique

     

    Un orage volcanique est un phénomène météorologique résultant de l'apparition de foudre au-dessus d'une éruption volcanique quand les particules de cendre et de poussière qui sont expulsées par cette dernière sont projetées à grande vitesse dans une zone d'activité thermique intense. Elles se frottent rapidement, ce qui les charge en électricité, et les fait donc accumuler des charges positives ou négatives. La tension des champs électromagnétiques formés par ces dernières devient progressivement trop forte, ce qui provoque l'apparition de foudre volcanique.

     

    Foudre volcanique.jpg

    Orage volcanique de l'éruption du mont Rinjani (Indonésie) en 1994

     

    b. Le décalage temporel entre l'éclair et le tonnerre

     

    Le tonnerre est un bruit produit par l'expansion brutale de la fine colonne d'air qui a été chauffée très rapidement par la foudre au cours d'un orage. Il se manifeste sous la forme d'un claquement sec ou d'un roulement sourd dont l'intensité est d'autant plus forte que l'éclair est plus proche du lieu où se situe l'observateur.

     

    Lorsque la foudre tombe, le temps que met la lumière pour parvenir à nos yeux est négligeable car la vitesse de la lumière est de 300 000 km/s. Par contre, le temps que met le son à parvenir à nos oreilles est appréciable puisque la vitesse du son est de 340 m/s, et dépend essentiellement de la distance à laquelle la foudre est tombée. Le calcul de la distance est basé sur la mesure du temps qui s'écoule entre la perception visuelle de l'éclair et la perception auditive du tonnerre.

     

    Dans l'air à 15 °C, le son se déplace à la vitesse de 340 m/s. Or on sait que la distance est égale au produit de la durée par la vitesse. Donc la distance qui sépare un individu du point d’impact de la foudre est égale à la durée écoulée entre la perception de l’éclair et celle du tonnerre multipliée par la vitesse du son.

     

    Concrètement, s'il s'écoule 10 s entre les perceptions de l'éclair et du tonnerre, alors la distance sera 10 (s) × 340 (m/s) = 3400 m.

     

    D’un point de vue pratique, il existe aujourd’hui des applications numériques pour calculer simplement cette distance.

     

    c. L’énergie produite par la foudre

     

    On peut comparer la base du nuage d’orage et le sol à un condensateur plan.

     

    condensateur plan.jpg

     

     

    Si la distance d entre le sol et la base du nuage (équivalents aux deux plaques du condensateur) est de 5 km et que le champ électrique E entre le sol et le nuage a pour valeur 20 000 v/m alors la différence de potentiel entre le bas du nuage et le sol est :

     

    U = E*d = 20 000*5 000 = 1.108 V = 100 MV

     

    On sait qu’en moyenne, un éclair transporte une charge de 5 C. Or, l’énergie d’un éclair qui transporte une charge électrique q sous une tension U est donnée par la relation physique :

     

    Eéclair = q*U avec q = 5 C et U = 100 MV, alors Eéclair = 5*100 = 500 MJ

     

     

     

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    10/02/2016
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